Ousmane Diagana: « Les autorités guinéennes souhaitent qu’on se focalise sur des secteurs structurants »

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(Guinée Eco) – Au terme d’une visite de travail de trois jours qu’il vient d’effectuer en Guinée, M. Ousmane Diagana, Vice-Président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre était ce mardi 18 juillet 2023 devant de la presse guinéenne pour faire le point de sa mission. Il était accompagné pour l’occasion des membres de sa délégation et du ministre de l’Economie et des Finances, Moussa Cissé, par ailleurs Gouverneur pour la Guinée de la Banque mondiale.

Avant de se soumettre aux questions des journalistes invités à ce point de presse, le vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de Ouest et du Centre en charge de 22 pays a tenu à remercier les autorités guinéennes au plus haut niveau pour avoir rendu « utile et agréable » le séjour de sa délégation à Conakry.

Evoquant les objectifs de sa mission à Conakry, il a rappelé qu’il était avant tout question de présenter aux autorités de la transition et au peuple de Guinée la nouvelle Directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Bénin, la Côte d’Ivoire, la Guinée et le Togo, Madame Marie-Chantal Uwanyiligira et le nouveau Représentant résident de la Banque pour la Guinée, Monsieur Issa Diaw.

Selon M. Diagana, la mission visait aussi et surtout à faire une évaluation des relations entre la Banque mondiale et Guinée suite à la reprise intégrale du travail qui suivi une « petite pause » au lendemain du coup d’Etat du 5 septembre 2021. Interrogé par un journaliste de Guinee-eco.com sur les feedbacks qu’il a eus avec les parties prenantes avec lesquels il a échangé au cours de sa mission, le Mauritanien a relevé plusieurs aspects. Il explique notamment que les autorités guinéennes ont exprimé le souhait que les conditions de la Banque soient assouplies dans l’exécution des programmes.

« Nous avons un portefeuille large de plus de 19 opérations et des engagements nets qui dépassent un milliard de dollars. Nous avons de nouveaux projets qui sont entrés dans le portefeuille de plus de 200 millions de dollars sur les derniers segments », a-t-il souligné. Estimant que depuis la reprise, l’exécution de ces différents programmes devraient contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations guinéennes.

Les autorités guinéennes souhaiteraient également que la Banque mondiale se focalise sur des secteurs structurants à l’effet d’avoir des externalités positives sur l’ensemble de l’économie. « Et quand on parle de ces secteurs pour la Guinée, on va penser à l’agriculture, à l’énergie, aux infrastructures.  Ces secteurs constituent pour la Banque mondiale également des priorités », affirme M. Diagana.

« Au-delà de ces aspects, le cadre macro-économique et le cadre de la gouvernance restent des bases essentielles pour que les programmes puissent être mieux définis et mieux exécutés », a indiqué le vice-présent de la Banque mondiale en charge de la Guinée. Tous ces feedbacks, M. Ousmane Diagana dit les prendre comme des orientations. En le disant, il répondait à un journaliste : « Nous on ne donne pas des orientations à un gouvernement », tranche-t-il.

Commentant les résultats des examens nationaux de fin d’année scolaire et le accès des Guinéens à l’électricité malgré les potentialités du pays, il a martelé : « Quand nous évoluons en tant qu’institution dans un environnement comme celui-là, nous ne pouvons qu’être- non pas exigeants mais regardants-pour voir comment, d’abord, les ressources guinéennes, elles-mêmes, sont orientées vers les différents secteurs. Ensuite, comment ces ressources sont utilisées ».

« La Banque mondiale n’est pas une institution politique »

Répondant à une question relative aux mesures que la Banque mondiale pourrait prendre vis-à-vis de la Guinée en cas de glissement éventuel du chronogramme de transition politique en cours dans le pays, M. Diagana a affirmé : « La Banque mondiale n’est pas une institution politique. Mais elle appartient à des Etats comme la Guinée. Je pense qu’il est important qu’on ne se mette pas en retrait dans le dialogue entre la Guinée et ses principaux partenaires au niveau sous-régional et régional. Nous allons regarder ça de près en nous focalisant sur ce qui nous parait plus important en faisant en sorte que nos programmes puissent contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations guinéennes ».

Bachir Sylla

 

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