(Guinée Eco)-C’est en panafricain convaincu que le Président du Groupe de la Banque africaine de développement s’est présenté ce lundi matin à Accra devant de nombreux journalistes africains invités aux Assemblées annuelles 2022 de son institution. Dans ses remarques préliminaires au petit déjeuner de presse qui a eu lieu dans réceptif hôtelier de la capitale ghanéenne, l’ex ministre de l’Agriculture du Nigeria a réaffirmé sans foi en l’Afrique et souligné les efforts que la BAD déploie sur plusieurs fronts pour sortir le continent africain de la misère.
Le Dr Adesina a tout d’abord souhaité la bienvenue aux journalistes venus des quatre coins de l’Afrique et remercié le peuple et le gouvernement ghanéen pour l’hospitalité et les facilités qu’ils ont apportées à la Banque africaine de développement dans l’organisation de ces assises malgré le contexte pesant de Covid-19. En lien avec le thème central des Assemblées annuelles qui démarrent officiellement demain mardi, le Président du groupe de la BAD a évoqué les menaces de crise alimentaire qui placent sur l’Afrique à cause de la guerre entre la Russie et l’Ukraine.
Selon lui, la guerre que se livrent ces deux pays européens semble lointaine, mais son impact est devant nous, car près de 30 millions de tonnes de blé ne vont plus arriver de l’Ukraine et de la Russie. « La Banque africaine de développement veut surmonter ce défi et s’assurer que l’Afrique n’ait pas de crise alimentaire », a affirmé le Dr Adesina avant de rassurer qu’il n’est pas craintif. Il explique que lorsqu’il était ministre de l’agriculture du Nigéria, en 2012, ce pays avait des problèmes.
« Je sortais de mon bureau. Je lisais les journaux. Notre agent de sécurité me disait : regardez les journaux ; il n’y aura pas seulement de crise alimentaire, il y aura la famine au Nigeria. J’étais la seule personne qui disait qu’il n’y aura pas de crise alimentaire. Et ce n’était pas de l’arrogance ou que je ne prenais pas la situation au sérieux », a-t-il indiqué. Et d’ajouter : « C’est parce que, face à toute crise, il faut avoir un plan. Et nous avions un plan de doublement de la production alimentaire qui a eu de très bons résultats au bout d’un »
L’Afrique ne connaitra pas de crise alimentaire
C’est fort de cette expérience dans son pays que le président de la Banque africaine de développement a prédit devant la presse du continent fortement mobilisée que l’Afrique ne connaitra pas de crise alimentaire comme beaucoup le craignent à cause de la guerre que la Russie même contre l’Ukraine. Pour lui, l’Afrique a besoin de semences et d’engrais amélioré. Il a estimé que l’Afrique qui regorge de 65% des terres arables dans le monde ne doit ni supplier, ni mendier à manger au risque de perdre sa dignité.
Pour éviter cela, il a révélé que la Banque africaine de développement et la Commission de l’Union Africaine ont déjà élaboré un Plan de production alimentaire d’urgence et que des fonds ont été mobilisés pour son financement. Il devrait permettre à 20 millions d’agriculteurs africains d’avoir des semences et des engrais améliorés afin de produire 38 millions de tonnes de blé, de tonnes de maïs, de riz et de sojas.
« Je suis confiant, parce que notre plan est basé sur ce que nous faisons à la Banque africaine de développement et qui a toujours été couronné de succès », a-t-il fait remarquer avant de rappeler les cinq priorités de son institution, à savoir : Nourrir l’Afrique, Electrifier l’Afrique, Industrialiser l’Afrique, Intégrer l’Afrique et Améliorer la qualité de vie des populations africaines.
Depuis que la stratégie « Nourrir l’Afrique » a été lancée, il y a deux ans, le patron de groupe de la BAD souligne que son institution a apporté de technologies agricoles améliorées à 76 millions d’agriculteurs africains. Ce qui a permis d’enregistrer des résultats encourageants dans des pays comme le Zimbabwe, le Soudan et surtout l’Ethiopie.
De Accra, Bachir Sylla