Accra : les Fonds africain de développement célèbre ses 50 ans

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(Guinée Eco)-Le cinquantenaire du Fonds africain de développement (FAD) a été célébré, sans tambours mais avec trompette, ce jeudi 26 mai 2022, au Centre international de conférences d’Accra où se tiennent depuis deux jours les Assemblées annuelles du Groupe de la Banque africaine de développement qui prendront fin ce vendredi dans la capitale ghanéenne.

Cette célébration a eu lieu à un moment où d’avantage de voix se font entendre sur le continent pour plaider en faveur de la dotation de davantage de ressources à ce guichet concessionnel du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) créé en 1972 et qui a enregistré des bons résultats. C’est du moins ce qu’a laissé entendre le Président de la BAD qui s’est exprimé au cours de la cérémonie, qui a réuni, entre autres, des représentants des pays donateurs comme la France, le Canada, les Etats-Unis d’Amérique, le Japon, le Royaume Uni et l’Allemagne.

Au cours d’un dialogue de haut niveau qui a précédé les remarques finales d’Akinwumi Adesina, les représentants de ces différents pays ont tour à tour donné leur appréciation sur les résultats du Fonds africain de développement et ont promis d’être là comme par le passé pour soutenir ce fonds. Mais pour Kentaro Ogata, vice-ministre des affaires internationales, ministre des finances du Japon, l’argent ne suffit pas pour résoudre les problèmes. « Il faut chercher d’autres solutions. Les financements seuls ne suffisent », a-t-il laissé entendre.

 « On ne peut relever tous les défis, mais il faut avoir des idées et les utilisées pour résoudre les problèmes qui assaillent le continent », estime Jessica Issacs, Conseillère principale des États-Unis à la BAD. Christphe Bories, sous-secrétaire adjoint aux affaires financières multilatérales et au développement de la France, quant à lui, s’est réjoui de constater que les priorités de son pays, notamment en ce qui concerne l’adaptation climatique, soient partagées. « Nous serons aux côtés du FAD », a-t-il rassuré.

Sicrid Schenk-Dornbusch, Chef de division, Caisses régionales, Ministère fédéral de la coopération économique et du développement de l’Allemagne a déclaré : « Nous voulons le FAD se développe pour être la meilleure banque en Afrique ». Il ajoute que ce Fonds doit améliorer le dialogue et utiliser son pouvoir de convocation s’il veut être plus efficace.

Mmakgoshi Phelta-Lekhethe, directrice exécutive de la Banque africaine de développement en Afrique du Sud, l’unique Africaine autour de la table du dialogue a estimé que ce qui peut paraître un rêve aux yeux de certains est bien possible avec le FAD, dont les financements ont permis de réaliser des infrastructures gigantesques en Afrique. C’est le cas d’un pont qui relie cinq pays du continent et celui de la Sénégambie entre le Sénégal et la Gambie. « Nous voulons également relier les deux Congo », a-t-elle relevé.

« Nous savons que vous êtes des partenaires de confiance », a réagi le Président de la Banque africaine de développement. Pour lui, la partie la plus importante du groupe de la BAD n’est pas la banque, mais le fonds qui permet le financement du développement, le cœur de métier du FAD. « Nous n’avons pas le luxe de nous reposer. Il faut travailler pour accélérer le développement de l’Afrique, parce que nous sommes en retard », entonne Adesina.

Le Président de la Banque africaine de développement de brandir encore une fois les acquis des financements du Fonds africain de développement en Côte d’Ivoire, au Sénégal, au Ghana, en Tanzanie et ailleurs en Afrique. Selon lui, en 50 ans d’existence, le FAD a permis de financer pas moins de 12700 projets qui ont transformé la vie de millions d’Africains.

« Le Fonds africain de développement a été déjà classé au deuxième rang mondial des Fonds de développement devant 49 fonds semblables », s’enthousiasme Akinwumi A. Adesina. Et de conclure ces remarques en ces termes : « Au FAD, nous ne sommes pas passionnés par la distribution de l’argent, nous sommes passionnés par le développement ». De quoi ragaillardir les participants à la célébration des 50 ans du FAD qui ont été par la suite bercés par les airs d’un saxophoniste ghanéen visiblement dans ses grands jours.

Envoyé spécial, Bachir Sylla

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