Voici à quoi sert le Fonds monétaire international

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(Guinée Eco)-Du Fonds monétaire international (FMI), on entend très souvent parler, mais son rôle est peu ou pas suffisamment connu du grand public, qui le confond parfois à celui de Banque Mondiale. Consciente de cet aspect, sa représentation résidente en Guinée a jugé utile de faire œuvre de pédagogie pour mieux faire connaitre l’institution par les acteurs de la société civile guinéenne et des journalistes économiques du pays.

Le jeudi 8 décembre 2022, devant des invités triés sur le volet, au siège de la mission permanente de leur institution situé à Kaloum, le Représentant-résident du Fonds monétaire en Guinée, Salifou Issoufou et ses collègues sont revenus à grand trait sur l’historique de leur institution, ses missions et ses activités en Guinée et dans le monde. M. Issoufou en a également profité pour souligner les mutations que son institution a connues depuis sa création en juillet 1944 lors de la conférence des Nations Unies à Breton Woods.

De 44 pays membres à l’origine, le FMI compte à ce jour 190 pays dont la Guinée, qui l’a rejoint en 1963. Gouverné par ses pays membres auxquels il rend compte de son action, « le Fonds monétaire international promeut la stabilité financière internationale grâce à ses activités dans les domaines de la surveillance, de l’assistance financière et du renforcement des capacités », souligne une note de la mission résidente distribuée aux invités.

En présentant le document, Mme Fatoumata Lamarana Diallo, l’économiste pays du Fonds monétaire en Guinée a précisé qu’à travers la surveillance le FMI aide à préserver la stabilité et prévenir les crises au sein du système monétaire international. A travers des entretiens réguliers avec les autorités des pays membres, la surveillance permet ainsi à l’institution de suivre les évolutions économiques et financières au niveau régional et mondial.

« A travers l’assistance financière, le Fonds monétaire octroie des prêts et une aide financière concessionnelle aux pays membres qui sont confrontés à des problèmes réels ou éventuels de balance de paiement », explique Mme Diallo, avant de faire remarquer que le FMI fait aussi et surtout du renforcement de capacités en faveur des cadres de l’administration publique de ses Etats membres pour les aider à renforcer leurs institutions et leurs statistiques économique.

Ce que le FMI fait pour la Guinée

Le Fonds monétaire international fait beaucoup pour la Guinée. A titre d’exemple, l’on peut citer l’accord que le pays a récemment conclu avec les services du FMI pour assistance financière de 69 millions de dollars au terme d’une mission de consultation au titre de l’article IV des Statuts du Fonds. Au cours de cette mission, les autorités guinéennes ont en effet soumis une requête pour accéder au nouveau guichet chocs alimentaires du FMI qui sera examinée par le Conseil d’administration du Fonds d’ici la fin de cette année 2022.

Par ailleurs, dans le cadre de la lutte contre la pandémie de Covid-19, entre 2020 et 2022, le Fonds monétaire international a financièrement assisté la Guinée à hauteur d’environ 530 millions de dollars américains, dont 148 millions environ sous forme de financement d’urgence au titre de la Facilité de Crédit Rapide et environ 100 millions de dollars sous forme de dons. Les autres montants sont constitués de 285 millions de dollars au titre l’allocation spéciale des droits de tirages spéciaux, entre autres.

Les choses ont évolué

« Tous nos financements passe par l’Etat. Mais notre guichet chocs alimentaires montre que l’Etat peut orienter ces financements vers la protection sociale ou autre », a fait remarquer l’économiste pays du FMI en Guinée. Selon elle, le Fonds souffre de la confusion que les gens entre son institution et la Banque mondiale. « Quand on est mal compris, on en souffre évidemment ».

Interrogé sur les changements intervenus au niveau du FMI au fil du temps, le représentant résident a évoqué le focus sur la protection sociale sur les populations les plus vulnérables qui n’intéressait pas le Fonds monétaire dans les années 80. « Notre patronne à l’habitude de dire que le FMI d’aujourd’hui, n’est pas le FMI de nos grands-parents ou de nos parents. Les choses ont évolué. Avant c’était ajustement à tout prix pour maintenir la stabilité macroéconomique. Maintenant, on prend en compte beaucoup d’aspects, on prend en compte aussi les réalités du pays », a déclaré M. Issoufou. Et d’ajouter : « Avant, on prenait des mesures avec les autorités des pays sans tenir compte de leurs capacités de mise en œuvre, les contraintes de mises en œuvre ».

Bachir Sylla   

 

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